L'homme qui a vu l'homme de Marin LEDUN
Publié le 14 Octobre 2014
/image%2F0552561%2F20141007%2Fob_048118_ledun-editions-ombresnoires-policier-f.png)
Nouvelle tentative avec Marin Ledun, qui m'avait vraiment bluffée avec ses visages écrasés, un peu moins avec dans le ventre des mères.
J'ai eu envie de récidiver quand même, convaincue d'être tombée un auteur bourré de talent, et j'ai bien fait!
Tout commence par une grosse bavure: un homme enlevé, séquestré, torturé pour interrogatoire et qui claque entre les mains de ses geôliers...Une grosse boulette difficile à planquer sous le tapis.
L'homme en question est un militant d'ETA.
Ses bourreaux: des flics (ou presque).
La famille porte plainte pour cette disparition inquiétante, organise une conférence de presse, fait tout le boucan qu'elle peut mais les efforts pour retrouver Jokin restent vain. Seuls 2 journalistes s'intéressent à la question. Chacun de leur côté.
L'un a un réseau long comme le bras.
L'autre débarque tout juste dans ce pays basque, patrie de son père, mais ne connait pas encore les us et coutumes locales.
Je dois reconnaître que le thème, la question basque, ne m'a pas spécialement captivée (je n'ai jamais très bien compris le militantisme régional). Mais peu importe le contexte en fait. Je suis rentrée dedans quand même, comme si j'avais lu n'importe quelle histoire de journaliste acharné qui veut coûte que coûte comprendre les enjeux d'une guerre sale entre un groupuscule armé et un gouvernement aux méthodes douteuses. Un thème assez universel finalement. J'ai surtout été happée par l'écriture de Ledun. Oppressée même. J'ai mis un moment à comprendre d'où venait cette sensation d'urgence et ce stress à la lecture...c'est lié d'une part aux phrases courtes, aux formules chocs. Mais aussi à l'utilisation du présent. Tout est raconté au présent. Et ça fonce à 100 à l'heure. Direct dans le mur. Comme un bon roman noir.
Ledun laisse entendre qu'il s'est inspiré de faits réels pour écrire son roman, alors pour peu que vous soyez un peu sensible à la cause basque, pas une seconde à perdre pour découvrir qui est l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme...se faire enlever.