Père et fils de Larry BROWN
Publié le 3 Avril 2012
Très très fort !!
Oserais-je vous refaire le coup du "attention, ne pas confondre"...???
Oui j'ose! Parce qu'il ne faut pas confondre Dan Brown (Da Vinci Code), Frédric Brown ( auteur de SF américain), Sandra Brown (auteur américaine de polars), les sportifs Larry Brown (un basketteur, un joueur de hockey, un joueur de foot américain) et Larry BROWN, celui dont on va parler aujourd'hui, l'ancien pompier devenu écrivain, disparu en 2004.
Pour la petite histoire:
C'est Pierre F. (Black novel) qui a choisi pour moi cette lecture lorsqu'il a posté le 800ème commentaire du blog. Depuis le 1000ème com ayant été atteint, je me suis dit qu'il était temps de rattraper mon retard...
Quelle excellente idée Pierre, de me faire découvrir cet auteur!!! C'est clair que je ne vais pas en rester là maintenant que j'y ai goûté.
Quant à l'autre histoire, celle du roman:
Glen vient de sortir de prison. Il y a passé 3 ans pour avoir renversé et tué un gamin alors qu'il conduisait ivre. Il est de retour dans la petite ville où il grandi et où tout le monde le connaît.
Jewel l'a attendu patiemment tout ce temps, élevant seule leur enfant, espérant démarrer une nouvelle vie à son retour, une vie de famille. Qu'il l'épouse et reconnaisse le petit.
Mais loin d'avoir changé, mûri, pendant ces 3 années, il sort de prison toujours aussi chargé de violence et de haine, assoiffé de vengeance. Pas un remord pour ce qu'il a fait et aucune envie de se ranger.
L'histoire familiale de Glen est lourde à porter: un frère décédé, des parents qui se disputent, un père qui oublie dans l'alcool. Trop lourd à porter pour Glen.
Et pourtant on n'a aucune envie de trouver des circonstances atténuantes à cet être haineux et sans conscience. Glen est un être abject. Sa façon de se comporter avec sa femme, qui l'attend chastement depuis 3 ans, avec son fils, 4 ans, qu'il ne veut même pas voir, avec son père...
Et puis il y a Bobby, le shérif, amoureux de Jewel. Glen le déteste depuis toujours, il en est jaloux à crever...
Père et fils est un roman noir au rythme assez lent. Larry Brown prend le temps de planter le décor, les personnages, la ville. L'ambiance de la petite bourgade du sud des Etats-Unis est rude, on y sort volontiers son fusil ou ses poings pour se défendre, il y fait chaud, une chaleur étouffante, et le spectre de la ségrégation raciale flotte encore un peu dans l'air.
Plus le roman avance, plus la tension monte et plus le lecteur se demande jusqu'où "père et fils" est un roman noir... (vraiment noir noir qui finit mal???)
Et bien il faut lire jusqu'au bout pour le savoir, car Larry, dont l'écriture est parfaitement maîtrisée, balade le lecteur d'un bout à l'autre, le faisant douter constamment, rajoutant très subtilement de la pression jusqu'au niveau maximum supportable.
Finalement, toute la question est de savoir jusqu'où Glen est pourri? Jusqu'où va-t-il aller? Quelqu'un arrivera-t-il à l'arrêter? et comment?
Enfin, certains passages, très cinématographiques, m'ont littéralement bluffée, scotchée à mon siège. Il a fallu que je lise la fin d'une traite, il fallait que je sache!
Un titre que je recommande donc vivement aux amateurs de romans noirs!
Un auteur qui aura de nouveau sa place dans les gridouillis, très prochainement.