Le festin de l'araignée de Maud TABACHNIK
Publié le 17 Novembre 2010
BOF ...
C'est dans le cadre de la lecture commune de l'écrivain du mois de Pimprenelle que j'ai découvert cet auteur française de polar "à l'américaine". Elle a une trentaine de thrillers à son actif mais je n'avais jamais entendu parler d'elle auparavant. Donc merci à Primprennelle pour cette découverte (même si je n'ai pas adoré ce livre).
Une fois de plus, je vais aller à contre courant de l'opinion la plus répandue (mais non, je ne fais pas exprès!) et égratigner un peu "le festin de l'araignée", qui est considéré comme un de ses meilleurs romans...
Bref résumé :
Sandra Khan, journaliste à San Francisco, est envoyée par son journal pour faire un sujet sur la disparition mystérieuse de plusieurs familles de touristes dans l'inhospitalière ville de Boulder City, à la frontière du désert.
A peine arrivée, elle se heurte à l'hostilité des autorités, qui n'apprécient pas qu'on mette le nez dans leurs affaires...
Le scénario est assez classique: l'héroïne débarque dans un petit bled perdu dans lequel le shérif a tout pouvoir. C'est la loi du silence. On lui fait comprendre qu'elle n'est pas la bienvenue, on tente même de la tuer mais en super héroïne, têtue et courageuse, elle va rester et résister aux pressions pour découvrir la vérité....On est tout à fait dans le registre du héros américain, sans peur et sans reproche, qu'on connaît déjà par coeur. C'est la 1ere chose qui m'a agacée...
La 2ème chose: c'est un polar dans lequel le meurtrier est narrateur (par intermittence) et dont on connait l'identité rapidement. Je n'ai rien contre, c'est parfois intéressant mais dans le cas présent, ça enlève une bonne part du suspens. Du coup, l'idée d'un complot orchestré par les habitants de la ville pour qu'elle abandonne l'enquête ne fonctionne pas du tout.
Enfin, et c'est ce qui m'a empêché de rentrer dans l'histoire, le côté "anti mec" m'a dérangée.
Sandra est lesbienne, elle vit à San Francisco (un peu cliché ça aussi non?), et tous les hommes qu'elle croise (au moins dans le 1er tiers du livre) sont des porcs. La 1ère rencontre avec un autochtone:
"Un gars en salopette est accoudé à la portière de droite et sourit en mâchonnant un brin de quelque chose.[...]. Du regard il m'enlève mon chemisier et mon pantalon, il s'attarde sur l'entrecuisse et remonte vers mon visage."
Le 1er habitant sympathique qu'elle rencontre est homo (et persécuté).
Évidemment, tout ça sert à montrer à quel point elle est tombée dans un trou paumé peuplé d'attardés mais il n'empêche que la façon dont est traité le thème de l'homophobie ne m'a pas convaincue. J'ai eu l'impression d'être dans un monde simpliste de gentils homos contre les méchants hétéros...
Je ne lirai pas d'autres aventures de Sandra Khan, que j'ai trouvée antipathique (voire agressive). Mais il se peut que je tente un autre livre de Maud Tabachnik. Son écriture est agréable, simple, avec une petite touche d'humour de temps en temps. 'New York balafres' colle avec mon challenge New-York, donc pourquoi pas...
Je me rends compte que je suis assez sévère dans ma critique. La faute aux très bons polars lus récemment ! La barre est placée très haute désormais...