Les Heures souterraines de Delphine de VIGAN
Publié le 6 Septembre 2012
Mitigée...
Je viens tout juste de remarquer la majuscule d'Heure dans le titre...Bizarre...Cette majuscule insolite renforce un peu le sentiment d'agacement que j'ai ressenti en lisant ce livre. Je la trouve prétentieuse (la majuscule). Et pourtant j'ai dévoré ce bouquin en 2-3 jours. (oui je sais, j ai traîné à rédiger l'article).
L'histoire en deux mots:
Mathilde bosse dans le marketing, dans une grande boite. Du jour au lendemain, sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi, elle est mise sur la touche par son boss, pour finir au placard (au sens propre: bureau au bout du couloir sans fenêtre, à côté des chiottes).
Thibault est généraliste et gère les urgences médicales à domicile, sillonnant la ville du matin au soir en voiture.
Tous les deux vivent à Paris, cette fourmilière géante et anonyme. Ils croisent chaque jour des milliers de gens mais restent néanmoins enfermés dans leur solitude.
Les destins de ces héros sont racontés en parallèle.
Attention spoiler comme on dit (quel vilain mot!! Je n'en connais pas d'autres pour dire ça):
On s 'attend évidemment à ce qu'ils finissent par se rencontrer, d'autant plus qu'une voyante a annoncé à Mathilde une rencontre le 20 mai, mais la rencontre n'a pas lieu.
J'ai aimé:
La partie concernant Mathilde, sa vie dans l'entreprise et sa descente aux enfers. Sa détresse, sa dépression. J'ai été hyper émue par certains passages (petite larme à l'oeil même), par le réalisme de la vie dans une grande entreprise. Émue aussi par son statut de mère célibataire qui s'efforce de rester digne devant ses enfants.
J'ai été indifférente:
A l'histoire de Thibault, qui visite sans conviction ses patients tout en pensant à Lila, qu'il vient de larguer parce qu'il l'aimait trop et qu'elle s'en foutait.
Sans doute le milieu médical m'est plus obscur que la vie d'entreprise. J'ai eu du mal à m'identifier...
Je n'ai pas aimé:
Le style de l'auteur, qui m'a semblé maladroit à force de vouloir trop bien faire. Un peu prétentieux. Comme si user de mots compliqués avait plus d'impact...
"Aujourd'hui il lui semble que l'entreprise est le symptôme pathétique du psittacisme le plus vain."
psittacisme???
Par moment, dans les passages plein de répétitions (volontaires), j'ai eu l'impression de lire du Despente. Mais sans sa force. Avec plus de "chichis" linguistiques. Du coup l'impact n'est pas le même.
D'où cette impression en demi-teinte.
J'aurais sans doute été plus indulgente si ça avait été un premier roman. Mais c'est son 5ème. De plus, il a été finaliste pour le Goncourt...