Calibre de Ken BRUEN
Publié le 27 Décembre 2012
J'AIME !!!!!
Ce qui est chouette avec Bruen, c'est que je trouve toujours chez lui ce que je suis venu y chercher: un bon moment de détente, agrémenté d'une petite tranche d'humour noir.
Calibre ne déroge pas à la règle.
Pas de Jack Taylor cette fois mais les enquêteurs Roberts et Brant ( R&B pour les intimes). Il s'agit du 6ème volet de la série.
Même si on sent nettement que les personnages sont récurrents, qu'ils ont pas mal bourlingué avant, on peut lire cet opus indépendamment des autres.
Pour résumer vite fait:
Un tueur s'en prend, au hasard, à des gens impolis qu'il croise dans les rues de Londres. Il a bien médité son coup pour ne pas être pris (il a regardé les experts!) et va jusqu'à provoquer la police en envoyant des lettres pour revendiquer ses exploits. Mais jouer au plus malin avec Brant n'est pas forcément une bonne idée...
J'ai bien aimé l'idée du tueur qui traque les incivilités - qui n'a jamais rêvé d'en faire autant?
Mais ici, comme souvent chez Bruen, l'enquête n'est qu'un prétexte.
Ce qui compte, c'est la vie du commissariat et des personnages qui l'animent.
Le personnage le plus important - le plus remarquable! - est Brant
"Brant était un porc et faisait tout pour."
Grossier, sans gêne, magouilleur qui pourrait être détestable mais qui est au final fort attachant - car bien plus futé qu'il en a l'air. En plus il est fan de polars, d'Ed Mc Bain en particulier donc le lecteur amateur de littérature policière s'identifie forcément (je ne peux pas m'empêcher d'imaginer que Brant tient beaucoup de Bruen lui-même...).
Mais il y a aussi Trévor, le flic homo, raillé pour ses préférences.
Falls, mise au placard pour avoir merdé dans son enquête précédente et qui tente de revenir dans les rangs.
Roberts et son costard tout naze...
Le gros point fort de Bruen: savoir camper des personnages (des durs de dur) et une ambiance en très peu de mots. Concis mais terriblement efficace.
Derrière un style très familier se cache beaucoup de finesse. Car il en faut pour raconter aussi précisément la vie de 5 ou 6 personnages en 200 pages et mener en même temps une intrigue policière.
Ce roman (la série entière) est un hommage à la série 87 ème district de McBain. Avec sa patte à lui, Bruen s'emploie à nous
présenter plein de petites anecdotes du quotidien de la met
(metropolitan police de Londres).
Je comprends qu'on n'apprécie pas Bruen car c'est un auteur assez "pointu". Il a un style bien à lui, un peu bourru; il écrit du roman noir sans prétention mais bourré de petites piques humoristiques, de références littéraires et musicales "pointues" aussi; pour les amateurs de romans noirs, de rock et d'ambiance pub anglais, c'est une référence indispensable!
Les autres s'en passeront très bien (et c'est tant pis pour eux!!).
L'avis des copains: