La tristesse du samouraï de Victor del Arbol

Publié le 15 Avril 2014

La tristesse du samouraï de Victor del Arbol

Difficile de résumer La tristesse du samouraï sans trop dévoiler l'intrigue, car il s'agit d'un roman puzzle: tout est raconté par petits morceaux, qui finiront par s'emboiter parfaitement à la fin. Pour résumer l'histoire il faudrait à tout remettre dans l'ordre et ça gâcherait un peu la surprise du lecteur.

Essayons tout de même (mais sans trop en dire)...

Isabel Mola est mère de deux enfants. Elle est également la femme d'un officier de l'armée franquiste, qu'elle hait. Elle participe au complot visant à le supprimer. Mais le piège se retourne contre elle, et c'est elle qui est assassinée.

40 ans plus tard, tous les protagonistes et leur descendance continuent à payer le prix de ce meurtre, à chercher la vérité, la vengeance ou l'oubli.

 

La tristesse du samouraï est un livre basé sur la construction de l'intrigue. Des bribes d'histoire sont racontées en parallèle, on passe tour à tour du passé au présent, d'un personnage à un autre et on tourne les pages frénétiquement, pour pouvoir tout remettre dans l'ordre, comprendre le lien qui les unit tous et comment ils en sont arrivés là.

Au-delà d'une intrigue complexe (et très bien ficelée!) sur fond de complot politique, l'auteur nous parle de culpabilité, de rédemption, des conséquences de nos actes, du destin. Comme dans  une tragédie grecque, on voit se dérouler un horrible spectacle mais la machine est lancée et rien ne peut l'arrêter. On peut juste assister impuissant à cet immense gâchis de vies, qui auraient pu être heureuses, normales, mais qui sont marquées de façon indélébile par les événements survenus 40 ans plus tôt.

 

Très honnêtement, j'ai dévoré ce livre. Je me suis laissée prendre à son piège. L'écriture et la construction sont parfaitement maitrisées. On y trouve un fond historique, du suspens, un peu de violence (rien de très méchant), une bonne intrigue, tous les ingrédients d'un bon polar (très bon "techniquement").

J'aurais plutôt envie de le recommander à des gens qui n'ont pas l'habitude de lire des polars. Un peu comme un exemple de ce qui se fait de mieux dans le genre, un cran au-dessus d'Harlan Coben (même 2!), sans être trop "pointu".

 

Il se pourrait bien qu'on trouve d'autres titres de Victor del Arbol ici même un de ces jours...

Rédigé par gridou

Publié dans #noir et polar

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N
Je garde un excellent souvenir de ce polar découvert tout à fait par hasard ; une intrigue ficelée de façon virtuose mais surtout, un vrai univers et une vraie qualité littéraire. Dans ce sens, vous avez raison de le conseiller à ceux qui ne sont pas forcément férus de polars... Par contre, l'ambiance est très sombre (liée au contexte, forcément), ça peut chambouler les cœurs sensibles... Je n'ai pas lu La Maison des chagrins mais il est dans un coin de ma tête, ça viendra...
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S
J'aime beaucoup le style d'écriture de Del Arbol, c'est très fin, tranché, en plus il peut multiplier les personnages comme dans La maison des chagrins sans nous larguer, tout au contraire.
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G
J'ai eu de bons échos de la maison des chagrins aussi, il faut que je le lise.
V
moi aussi j'avais aimé, je l'avais trouvé rudement intelligent...
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G
C'est vrai la façon dont tout s'imbrique est assez bluffante...
L
voilà un auteur atypique qu'il fallait découvrir et qui ne laisse jamais indifférent. Soit on aime, soit non. Content de voir que tu me rejoins dans la première catégorie ! :)
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G
Salut! <br /> J'ai noté ce titre quasiment à sa sortie et je ne me souvenais plus chez qui je 'avais repéré. C'est sûrement chez toi en fait!<br /> ça fait plaisir de te voir passer par ici, tu reviens quand tu veux! Je viens de finir le dernier Jeremie Guez mais pas eu le temps de pondre un article...
N
Dans ma PAL depuis une éternité, tu donnes envie !!
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G
Il était dans la mienne depuis 2012 je crois!